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  UNIVERSITÉ D'OTTAWA Faculté des Arts

Laboratoire de français ancien


Les Enfances Garin de Monglane

Transcription par

Aurélie Kostka-Durand 


Présentation

Les Enfances Garin de Monglane, chanson de geste liminaire du cycle de Guillaume d'Orange, en est également le poème le plus tardif puisqu'il a vraisemblablement été composé au début du XVe siècle. L'unique version du texte connue à ce jour est transmise par le manuscrit Paris B.N. fr. 1460 ; le volume présente un remaniement de Garin de Monglane. Léon Gautier a mis en évidence l'originalité de la première partie du rifacimento et lui a donné le titre auquel le récit des premiers exploits du bisaïeul de Guillaume d'Orange est désormais associé. La chanson est composée de 5 078 alexandrins répartis en laisses monorimes terminées par un vers orphelin. La transcription du manuscrit est rendue délicate tant par des lacunes matérielles que par de fausses leçons. Par ailleurs, le caractère fortement dialectal du témoin rend difficile l'interprétation de certains passages.

Notice du manuscrit :
Le codex a été réalisé dans le Nord de la France pendant le dernier quart du XVe siècle. Il s'agit d'un in-folio de 225 mm de large sur 310 mm de haut, composé de 260 feuillets. Écrit sur papier et illustré de 197 dessins à l'encre rehaussés d'aquarelle, le volume forme une unité codicologique. Aucun élément ne permet actuellement de préciser les conditions de réalisation de la copie ni la provenance du manuscrit avant son arrivée dans la Bibliothèque personnelle de François Ier.

Toilette du texte :
Compte tenu de son unicité, le témoin a fait l'objet d'une édition semi-diplomatique : les abréviations ont été développées, les mots séparés et le texte ponctué. La seule correction apportée au texte de base est la suppression des doublons. Les lacunes sont indiquées par trois points de suspension entre crochets carrés.

Abréviations :
Les formes développées sont mises en italiques. Les lettres suscrites n'étant pas considérées comme des abréviations, elles sont restituées en caractères normaux.

Graphies :
La graphie u des futurs et conditionnels des verbes avoir et savoir a été transcrite par v du fait de la présence des formes averay (367) et averéz (2413).

Le tracé de la lettre w étant parfaitement distinct de celui du groupe uu, w a été maintenu non seulement dans les mots comportant un w d'origine germanique, mais aussi lorsque le graphème est dialectal : ainsi, nous avons transcrit wydier (1307, 1696…), à l'exception du vers 1316 où il s'agit du groupe uu (vuÿdiéz).

Certains mots sont agglutinés et l'initiale du second terme est redoublée : assez (68), seppoise (1210, 1271, etc.). Les termes ont été séparés mais le redoublement de la lettre a été conservé car il est l'une des caractéristiques graphiques du texte.

Du fait de la présence de e central atone devant z dans certaines finales, le e tonique porte un accent pour éviter des confusions.

Les trémas ont été utilisés pour marquer la diérèse et éventuellement pour rétablir le mètre.

Les chiffres ordinaux et cardinaux ont été reproduits suivant les récentes propositions de l'École des Chartes, en particulier en ce qui concerne les points séparant les chiffres. Toutefois, « I » n'a pas été transcrit lorsqu'il s'agit d'un article indéfini, car le texte propose concurremment les graphies un et ung.