May Plouzeau, PercevalApproches, Chapitre 6 : Notes
◊Chap6Notes

 

            Chap6N1 Les latinistes auront par ailleurs noté une évolution sémantique notable (qu’il n’est pas mon propos de traiter ici) : lat. m´ittere signifie “envoyer”.

            Chap6N2 J’ai fait dans PercLLé une recherche systématique des séquences maist, meist, meit (aucune de ces trois ne s'y trouve), mest et mait (cette dernière ne se réalise pas dans le verbe +metre).

            Chap6N3 La qualité du son obtenu est discutée par les grammairiens ; dans mes enregistrements, je m’efforce de prononcer [e:], c’est-à-dire e fermé long, qui me paraît plausible.

            Chap6N4 Pope § 575 écrit que [met] (lat. m´ittit) devient [] “in the course of the twelfth century”.

            Chap6N5 B´ellum est un accusatif singulier masculin ; t´alem est un accusatif singulier féminin ou masculin.

            Chap6N6 Je ne mets pas l’accent tonique, parce que le mot n’est pas canonique : voir le compte rendu par May Plouzeau de SkårupMSAF dans RLiR 60 (1996) p253.

            Chap6N7 Je constate des faits similaires dans des manuscrits de l’Est. On lit lestre (lat. l´ittera, lemme du TL +letre) dans RenartCFMA v14852 et dans MerlinMicha : voir pLXII de cette édition. (Les mots de la famille du lat. l´ittera sont toujours écrits avec letr‑ dans PercL.) On lit promestre “+promettre” (TL +prometre) dans RenartCFMA branche 12 vers 13142°, et on lit mestre “mettre” (TL +metre) dans MerlinMicha passim, dont § 20, § 28/19, § 57, § 58, § 59, § 66 ; on a aussi mestes subjonctif présent 2 § 23/44 de MerlinMicha.

            Chap6N8 Mais au vers correspondant dans d’autres manuscrits on a +aise féminin ! Ainsi PercB porte le texte Trestote l’aise et le delit (vers 1935).

            Chap6N9 Voir Chap5 §124.

            Chap6N10 Voir Chap3 §68.

            Chap6N11 Certains dans leur devoir (en effet, le devoir n° 1 était en 2000 un devoir que les étudiants m’ont rendu) ont extrapolé hâtivement à partir de ce qui était dit Chap2 §27. Je souligne qu’au CRSm et au CSPm la forme canonique (celle du TL) de l’adj. +bel est bel, et que c’est bien bel que porte PercL pour répondre à ces cas. Lorsque PercL porte biau, cette forme ne se réalise que dans des syntagmes en fonction d’apostrophe (or notre syntagme n’a pas de raison d’apparaître en fonction d’apostrophe). À une exception près : au v5341 de PercL on lit An ce biau pré un chevalier ; malheureusement, la photo du manuscrit que m’a vendue la BnF est ici peu nette (comme trop souvent), et je ne puis affirmer que Guiot a bien écrit biau v5341; ce que l’on constate sans ambiguïté, toutefois, c’est que le mot édité biau v5341 se termine bien par ‑u dans le manuscrit.

            Chap6N12 En reprenant au départ PlouzeauMéthode3 § 43.

            Chap6N13 Pour en savoir plus, consultez par exemple RiegelPR.

            Chap6N14 Cf. SkårupMSAF p84. On peut discuter la pertinence du terme ; c’est pourquoi je le mets entre guillemets (contrairement à Povl Skårup, qui ne l’entoure pas de guillemets).

            Chap6N15 SkårupMSAF p84.

            Chap6N16 Une autre dénomination de cette série est “adjectifs démonstratifs” ; cette dénomination (momentanément (?) passée de mode) est utilisée par exemple dans l’excellente grammaire BR4 § 31 et suivants ; d’autres l’appellent “articles démonstratifs”, par exemple Povl Skårup dans l’également excellente SkårupMSAF.

            Chap6N17 Il est peu probable qu’un démonstratif apparaisse dans la sphère de l’apostrophe.

            Chap6N18 Mais il y a dans PercL au moins une occurrence de ci que nous pouvons interpréter comme en voie de grammaticalisation : Sire, vos avez abatu A cest port ci un chevalier v7139.

            Chap6N19 L’entrée du TL est +ce ; cette forme coïncide avec la forme non élidée de PercL, où ço ne se trouve pas.

            Chap6N20 Les études d’ensembles sur le fonctionnement des démonstratifs en ancien français qui omettent de situer les formes dans leurs contextes, c’est-à-dire de tenir compte de la scripta des copistes qui les produisent, de telles études (et elles sont légion), ne sont pas faites sur des bases saines.

            Chap6N21 Toutefois (pour des question de temps) je n’ai pas vérifié pour les autres attestations des démonstratifs de PercL saisissables à partir de PercLConcAndrieu si elles correspondaient bien à ce que porte le manuscrit : il reste à espérer que oui.

            Chap6N22 WoledgeYvain, tome 1 p29.

            Chap6N23 Ces observations sont à verser au dossier de l’origine de ces et de ce, dossier qu’on ne peut instruire sans relevés méthodiques.

            Chap6N24 Cette notion est capitale : il faut comparer ce qui est comparable. Lat. ´illos donne dans PercL aus, ax et une fois as : cf. Chap4 §118. Or, le CRPm de la série cil provient d’une forme que l’on peut écrire (ecc)´illos : PercL n’a ni çax, ni çaus ; ni non plus ciaus, ou ciax, autres résultats phonétiques possibles de cette forme ; et il ne présente aucune des formes parallèles commençant par i‑. (Lemmes du TL : +cel et +icel.) Mais nous devons être prudents : de toute façon le texte ne présente aucune occurrence (sauf erreur de ma part) de démonstratif CRPm en emploi de pronom (on se rappelera que je distingue pronom et “déterminatif”), c’est-à-dire, pleinement sous l’accent tonique. Je ne développe pas : il y aurait à étudier en même temps grammaire et style.

            Chap6N25 Au vu des vers auxquels il renvoie, c’est très probablement cet état de choses qui a amené Brian Woledge à souligner que dans sa copie du Brut de Wace, notre Guiot utilise moins souvent la série cil (TL : +cel) que ses collègues recopiant les mêmes passages : cf. WoledgeWace p1142 ; toutefois Brian Woledge n’a pas eu le temps d’approfondir la question.

            Chap6N26 BR4 § 33.

            Chap6N27 FouletSyntaxe § 246. Dans le corpus de Lucien Foulet “Les formes du démonstratif qui apparaissent le plus souvent dans cet emploi sont, pour le cas-sujet masculin, cil, pour le féminin et le cas-régime masculin ces” (FouletSyntaxe p176). (Lemmes du TL : +cel, +cest.)

            Chap6N28 Qui recoupe l’intéressante question de l’origine de ces et de la prise en compte pour certains emplois du démonstratif d’une déclinaison masculin pluriel de type CSP cil / CRP cez /ces, ce qui serait à rapprocher d’une remarque de Lucien Foulet citée supra note 27 au Chap6 §155d.

            Chap6N29 Les curieux pourront consulter MarcotteDémons, qui est un bon exemple de ce qu’on peut produire dans le cadre des concours de recrutements et qui comporte une mise au point très claire sur terminologies et théories au goût du jour.

            Chap6N30 Attention ! Les termes fort et faible n’ont pas le même sens quand ils sont appliqués à la morphosyntaxe du possessif ou du pronom personnel, où ils font référence au caractère plus ou moins tonique de ces mots dans la phrase.

            Chap6N31 On lit encore cette dénomination appliquée aux passés à balancement d’accent dans BuridantGNAF.

            Chap6N32 J’ai donné seulement ving Chap5 §138. Voici pourquoi. Dans l’ensemble de sa copie des romans de Chrétien (et pas seulement de Perceval !), le scribe Guiot écrit toujours ‑ing et non ‑in au passé simple 1 de +venir, +tenir (les deux verbes ont les mêmes conjugaisons) et de leurs dérivés préfixaux. Et nous notons que la seule occurrence de ving ou reving de PercL en rime est v3523° (: ting, passé simple 1 de +tenir), ce qui ne nous renseigne pas sur la forme qu’utilisait Chrétien lui-même. D’autres copistes préfèrent vin ; et chez d’autres on lit vinc ; et je ne cite pas toutes les formes possibles ! De très nombreux copistes agissent comme Guiot, et il y aurait souvent lieu de nuancer les formes données par les grammaires : sur cette question, voir le compte rendu par May Plouzeau de SkårupMSAF, dans la Revue de linguistique romane 60 (1996) p244-p245. Le ‑g de ving, ting n’est pas expliqué de la même façon dans toutes les grammaires.

            Chap6N33 Cf. couchierent v3340°. Je choisis ce verbe comme modèle, parce que Guiot n’utilise pas la finale ‑ierent au passé simple 6 de tous les verbes en ‑ier (ce n’est pas simple de composer une grammaire). Ici, il a écrit en toutes lettres couchierent, que reproduit fidèlement PercL. Mais si nous prenons par exemple le verbe +cuidier, nous constatons qu’on lit par exemple cuidier (infinitif substantivé) v2653° (en clair dans le manuscrit) ou cuidiez à l’indicatif présent 5 (nous parlerons plus tard de l’indicatif présent des verbes en ‑ier) — et jamais cuider ni cuidez —, mais que le passé simple 6 est exclusivement cuiderent : v4193, v4931, les deux fois écrit intégralement en clair par Guiot (cf., dans le même manuscrit et sous la plume du même copiste, cuiderent BrutkP 190°, en clair dans le manuscrit, rimant avec antrerent, mais l’auteur de Brut n’est pas Chrétien). Je note aussi le passé simple 6 cuiderent § 27/39 de MerlinMicha (en clair dans le manuscrit).

            Chap6N34 Attestation de dérivé : departirent v1921° (du verbe +departir), dans le texte étudié Chap6.

            Chap6N35 +Paroir signifie “paraître”. Exemple, parut v3045° (: Barut “Beyrouth”).

            Chap6N36 Cf. gari v7044° (on n’a pas d’occurrence de +garir conjugué au passé simple dans PercL v1301-v3407).

            Chap6N37 Cf. v1584, v2216, v2229°. Ce sont là toutes les occurrences de passé simple de +chëoir dans PercL v1301-v3407. Le texte de PercL ne semble pas présenter d’occurrence de verbe en ‑chëoir préfixé conjugué au passé simple.

            Chap6N38 Cf. aparut v632°, v7245°, aparurent v4184° : ce sont là toutes les occurrences de passé simple de +aparoir dans PercL.

            Chap6N39 Cf. morut v479, v4816° ; ce sont là toutes les occurrences de passé simple de +morir dans PercL, et on n’a pas d’occurrence de +morir conjugué au passé simple dans PercL v1301-v3407. Noter que dans PercL, le subjonctif imparfait de morir se réalise exclusivement dans la troisième personne morist v7499, v7552°. Voir à ce sujet Chap6 §174a.

            Chap6N40 Le lemme du TL est +corir, alors que l’infinitif de ce verbe est sauf erreur majoritairement en ‑re en ancien français “classique” ; cf. par exemple PercL v1382.

            Chap6N41 Pas d’autre occurrence du passé simple de +perdre dans PercL.

            Chap6N42 Sur d’autres formes du passé simple 1 de +venir, voir la note 32 au Chap6 §159.

            Chap6N43 Cette forme banale est celle de PercL.

            Chap6N44 Nous voyons Chap6 §174, à propos du subjonctif imparfait, une autre façon de conjuguer le passé simple de +pöoir.

            Chap6N45 Sauf erreur de ma part. Attestations du passé simple de +traire dans PercL 1301-3407 : trest v1977°, v2223. Voyez le sens du verbe au Glossaire.

            Chap6N46 L’entrée du TL est +ardre, mais “ardre est infiniment plus rare {en ancien français} qu’ardoir” écrit Gilles Roques dans la RLiR 55 (1991) p253. Aucune forme d’infinitif de ce verbe n’est attestée dans PercL.

            Chap6N47 Guiot n’utilise que ting comme passé simple 1 de +tenir ; cette personne 1 appelle les mêmes remarques que celle de +venir : voir la note 32 au Chap6 §159.

            Chap6N48 Le schéma Kessi‑ que l’on trouverait à l’origine dans un certain nombre de passés, dont celui de +sëoir, a en effet évolué en Kesi‑ sous l’effet de l’analogie : voir FouchéVerbe p288.

            Chap6N49 +Ester peut faire exception : estut v3069°, esturent v2999° sont des formes de passé simple 3 et de passé simple 6 de ce verbe. Mais attention ! Estut v3070°, v3347 est le passé simple 3 de +estovoir “falloir”.

            Chap6N50 Les curieux trouveront quelques exceptions signalées dans Pope § 1013.

            Chap6N51 Il y a même quelques exceptions parmi les verbe en ´‑are latins. Ainsi stare a pour parfait steti.

            Chap6N52 Il est des hellénistes parmi vous : ils savent qu’un parfait comme d´edi correspond aux parfaits à redoublement du grec ancien, et qu’un parfait comme m´isi, avec son ‑s‑, correspond aux aoristes du grec ancien.

            Chap6N53 Étymologiquement, il n’y a pas de ‑s‑ devant la désinence ‑mes ; mais l’analogie avec la personne 5 a joué tôt. On rencontre déjà dans PercL ‑smes au lieu de ‑mes. Voici des exemples où se voient les deux systèmes : “/./ De noz pechiez i demandames Consoil, et confesse i preïsmes. La greignor besoigne i feïsmes Que nus crestïens puisse feire /./.” (v6100-v6101-v6102-v6103).

            Chap6N54 En outre, la présence de cet infinitif en rime montre que Chrétien lui-même fait usage de la structure plaire (peu importent les graphies) ; le verbe rime les deux fois avec le produit de lat. f´acere (TL +faire, écrit par Guiot en l’occurrence respectivement feire et fere).

            Chap6N55 Dans le présent cours, les mots base et radical sont à peu près interchangeables (et il m’arrive de parler de thème lorsque je décris des conjugaisons latines). Flou blâmable !

            Chap6N56 Voici, sauf erreur, l’ensemble des attestations de ce phénomène dans PercL : alesiez v3637 (verbe +aler ; sur ‑s‑, voir Chap3 §90), antressiez v5940° (verbe +entrer), osessiez v8236° (verbe +oser). Je note que le copiste de MerlinMicha, dont la scripta se rapproche sur certains points de celle de Guiot, pratique aussi à l’occasion une alternance de type chant´asse / chantess´‑ : voir MerlinMicha pLXIX à quoi on ajoutera des exemples du § 15/71 et du § 71/46.

            Chap6N57 Nous avons là un exemple de ‑smes pour ‑mes (cf. la note 53 du Chap6, incidente au §170).

            Chap6N58 Ou un indicatif présent 3 de verbe du deuxième groupe.

            Chap6N59 Jacques Géraud, Proustites (P.O.L. 1991), p12-p13.

 

Fin de la section Chapitre6 : Notes de May Plouzeau, PercevalApproches
◊Chap6Notes Fin

Dernière correction : 4 décembre 2004.
Date de mise à disposition sur le site du LFA : 16 avril 2007.

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