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May
Plouzeau, «Notes sur la Vengeance
Raguidel»
Fin de la rédaction: 2 janvier 2006
Sommaire
§0. Objet des présentes Notes.
§1. Les Notes.
§2. Abréviations et métagrammes.
§0. Objet des présentes Notes.
J'ai commenté certains aspects de la langue de la Vengeance Raguidel dans un article intitulé "Le dur
métier d'éditeur: réflexions à propos d'une Vengeance Raguidel” publié dans la Revue de Linguistique
Romane 69 (2005), 597-622, et j'ai continué avec “Sur quelques occurrences de la Vengeance Raguidel
(noiz perciee, close
Pentecoste, (a)denoncier sa feste, amer des cotes)”, sous
presse depuis novembre 2005 pour la Romania. Voici encore
quelques notes, principalement d'ordre lexical, à propos de passages où j'apporte des compléments aux éditions
VengRagF (fondée sur A) et VengRagR (fondée sur M). Je cite le texte et les variantes d'après mon édition,
VengRagP, consultable sur le site du LFA de l'université d'Ottawa. Pour tous les passages commentés infra, le texte
de la Vengeance Raguidel est contenu seulement dans deux manuscrits, A et M.
Il m'est agréable de remercier Monsieur Gilles Roques, qui a bien voulu relire des états antérieurs des
extraits qui viennent en me faisant bénéficier de pénétrantes observations. J'exprime aussi ma gratitude à Monsieur
Pierre Kunstmann, codirecteur du LFA, et à Madame Ineke Hardy, collaboratrice du professeur Kunstmann et
webmaster du site du LFA, pour avoir accepté de publier ces prolongements à l'édition de VengRagP.
§1. Les Notes.
270. Et ausi fer com uns mostiers°
271. se tenoit li tronçons el cors°,
272. que nus nel pöoit oster fors°.
Les variantes non graphiques de A sont seulement “270 Mais a. fers c. li m. ; 272 p. traire f.”.
C'est le mot +mostier qui retiendra notre attention. Dans A, l'article défini de li mostiers est remarquable.
Par ailleurs, dans l'ensemble constitué par VengRagCorp, Ziltener, et les articles consacrés à +mostier ou étymon
par Lac, Gdf, GdfC, TL et le FEW, on ne trouve cette comparaison qu'ici et, sous une forme un peu différente,
dans Ainc nel porent movoir ne plus que un mostier du Chevalier au Cygne. Je ne sais si l'on a raison d'enjoindre de
“Comprendre mostiers au sens de „tour d'une église”” (VengRagR p. 353) en alléguant TL 6, 328. En effet, le TL
6, 328, dans l'article +mostier, ouvre une rubrique spéciale Münsterturm pour abriter seulement ces deux
comparaisons et plain deus mostiers De fin or correspondant à VengRagP 634-635 : le TL s'est peut-être laissé
influencer par MF, qui p. 189 de VengRagF commente nos deux passages de Raguidel en faisant remarquer que
dans le premier cas l'image d'une tour serait bienvenue, et d'autre part qu'on parle ordinairement de +tor pleine
d'or, mais sans du tout aller jusqu'à traduire par un équivalant de "tour" ou de "clocher". Il me semble qu'on pourrait
garder au mot le sens de "couvent" ou "église" qui est le sien dans la dernière attestation de VengRagCorp, As
provoires de ces mostiers 1843. Comparés à d'humbles masures, ces bâtiments étaient des modèles de solidité. Les
articles dévolus à +mostier ou à son étymon par Lac, Gdf, GdfC, TL et le FEW n'ont aucune autre évocation de
mostier rempli d'or que celle de la Vengeance Raguidel. En ce qui concerne le +mostier parangon de solidité, voir
aussi dans DiStefLoc une référence à un moutier qui ne bouge pas et ajouter aux relevés Or puet venir joster qui
vout a Olivier : Ansi porroit hurter conmë a un mostier de FierL 1695-1696.
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620. Là vi jo testes plus de cent°
621. que li chevaliers ot trencïes°,
622. si estoient totes ficïes°
623. de cief en cief le hireçon°.
Les variantes non graphiques de A sont “623 e. c. les hireçons”.
Nous commenterons De cief en cief et hireçon. Le TL 2, 386, 35-39,
a cinq attestations de +de +chief +en +chief “als praepos.”, mais aucune de la Vengeance Raguidel,
sans doute parce que MF dans VengRagF avait corrigé la leçon de A, De c. en c. les hireçons,
en De c. en c. el hireçon (correction suivie par VengRagR) . Cet emploi prépositionnel est absent des
articles dévolus à +chief par Gdf et à caput dans le FEW 2/1. Le sens prêté à
hireçon “palissade hérissée de pointes” (VengRagR p. 355) paraît bien documenté dans les dictionnaires
(dont les traductions sont toutefois souvent trop précises pour être justes), contrairement à ce qu'on lit dans
VengRagR p. 108. Ce que désigne le +heriçon est un dispositif muni de piques, de pieux aigus (c'est
le cas dans la Vengeance Raguidel, cf. 1209), voire d'épines. Aux exemples des dictionnaires (Gdf 4,
461c-462a, 477c, GdfC 9, 755b-c, TL 4, 1085-1086, FEW 3, 239a), ajouter
GaydonB 2402 (correspondant à GaydonG 2341, qui a un autre
texte). On notera que le mot apparaît également avec ce sens dans MeraugisF 4201 (mais c'est aussi le cas dans
bien d'autres romans, Eneas, Brut, Rou, Troie, cf. les relevés des dictionnaires).
Selon les données des dictionnaires cités supra, la forme en hir- (constante dans A et M : 614, 623, 705,
et 1209) se rencontre parfois chez des scribes normands, anglonormands, mais aussi dans l'Est et par-dessus tout
dans le Nord (cf. dans le FEW les attestations des parlers modernes pour ces deux dernières régions).
Dans les textes de fiction, on expose souvent des têtes coupées empalées : aux relevés de la note de
VengRagF 625 et/ou de la note au vers 623 de VengRagR, ajouter par exemple Énéide IX, 465 sq., AmAmD
1753, DurmG 4515-4516, HuonR 5045, SalaTristM p. 107, 116, 120, le conte Das Meerhäschen des Grimm.
Ces notations reflètent des pratiques effectives, qui durèrent longtemps : cf. en l'an 1193, le sort que réserva Jean
sans Terre aux membres de la garnison d'Évreux (Capita palis affixit in circuitu civitatis, GuillBretChronD, § 72),
ou encore le passage où Froissart nous rappelle qu'après son supplice, la tête de Hugues Spencer fut mise sus une
glave au pont de Londres (FroissChron3D, p. 92). On exposa à Londres des têtes empalées jusqu'en plein 18e s.
(cf. note p. 910 de Dickens, Little Dorrit, éd. J. Holloway, 1967). Sans parler des exhibitions de la Révolution
française.
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648. — Por ‡Deu, fait ‡Gavains, mainne m'i°
649. tant que je voie sa maison°,
650. u tu me mostres l'avison°
651. par de quel part g'irai plus droit°."
Les variantes non graphiques de A sont seulement “650 m. visïon”.
Notre l'avison transcrit <lauison> de M. Au lieu de l'avison, on lit la vison dans VengRagR, qui explique
p. 356 qu'il faut “Comprendre mostrer la vison au sens de „faire voir”, vison étant interprété au sens de „vue””.
Gdf et TL rangent les occurrences de vison s.v. +visïon ; le TL n'en connaît qu'une, dans “Anuit m'avient {sic} une
vison {…} Blancandin2 P 5304” (TL 11, 562, 9-12) ; quant à celle de l'article vision de Gdf 8 (l'article vision de
GdfC n'a pas de forme vison), S'estoit tornez en ma vison (BenTroieJ 29660), on pourrait éditer m'avison, comme
y invite du reste le passage correspondant de BenTroieC 29846 : Estot, ço m'ert en avison (variantes fournies : Ajy
en mauison, F dauison, N au., M en avision). Par ailleurs, aucune des occurrences de avison des articles +avisïon
de Gdf 1 et TL 1 (qui n'ont pas d'entrée avison) ne pourrait se couper (-)a (= fin d'un mot en -a ou mot entier a)
vison. C'est pourquoi je préfère éditer l'avison. Et je propose, avec prudence, de voir là un mot qui relève du
sémantisme de +avis plutôt que de celui de +vëoir. Aux instances du type avison relevées par l'ensemble des
articles +avisïon et +visïon des Gdf et TL, visio du FEW 14 (l'article visus du FEW 14 ne semble pas en
comporter) et par Georges Merk, Revue de Linguistique Romane 44 (1980), 269, ajouter Bueve3S 2501 variante,
2601, 2611, GaufreyG p. 294, GerbMetzT 3115, à quoi on joindra cinq attestations supplémentaires dans la base
des TFA <http://www.lib.uchicago.edu/efts/ARTFL/projects/TLA/> au 28 mai 2005. Je précise que dans
l'ensemble de ces 10 attestations absentes des Gdf, GdfC, TL et FEW, une seule accepterait une lecture (-a) vison
(Bueve3S 2611). Le mot visïon° de A remplit à lui seul la rubrique “Ausblick” de l'article visïon du TL 11.
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673. et cil qui le païs savoit°
674. n'ot gaires erré quant il voit°
675. le tor naistre parmi la lande°.
Les variantes non graphiques de A sont seulement “673 l. castiel s.”.
Selon VengRagR p. 356, nous avons ici un sens de +naistre
dont Gdf 5, 466, et TL 6, 492, ne
connaissent d'exemples que dans Perceval et la Vengeance Raguidel. Ajoutons qu'on ne trouve rien de plus dans les
articles nasquir de Gdf 5, 471c et +naistre de GdfC 10. Mais voici des attestations supplémentaires : et vit lez le
costé d'une montaigne .X. hommes naistre moult richement monter {sic} et estoient couvers de fer (HelcanusN p.
133) ; Si tres tos qu'il veirent naistre d'une ruelle les falos cité comme venant de “Froiss., t. X, p. 34” s.v. naistre
dans Lac 8, 4b ; Ils veirent naistre et approcher une route [troupe] d'Anglois, où il y avoit bien, par semblant,
quatre vingts hommes tous montés donné comme “Froiss. livre I, p. 44” s.v. naître de Littré 5, 617 ; et li varlés des
Franchois qui gardoient les chevaux les {une petite troupe} virent nestre et monter sus le montaingne et il
recongnurent le banniere monsigneur Jehan (FroissChronAmiensDI t. 4 p. 73). L'article nasci du FEW 7 connaît
“afr. mfr. naistre „apparaître soudain à l'horizon” (Veng Rag 683, Froissart)”.
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1896. Droitement à la porte en vont°
1897. del gau ballié qui près estoit°.
1898. Et la dame de ‡Gaudestroit°
1899. i ot sa mescine envoïe°,
/./.
Dans A, les variantes non graphiques et celles des noms propres sont “1897 D. baille qui plus p. ; 1898
d. del Gaut Destroit”.
Il n'est pas impossible que
gau ballié soit erroné et dû à une anticipation sur Gaudestroit (VengRagR
corrige sans commentaire en balle). Mais il faut noter que +gaut est fréquent dans VengRagCorp et que <ballie>
du manuscrit, participe d'un verbe à lemmatiser ballier dans le système graphique du copiste, s'interprète sans
difficulté, "muni d'un balle". Or ce verbe est intéressant : il est absent du TL, et Gdf 1, 557b s.v. “3. baillier, v. a.
fermer” n'en connaît que deux attestations, la plus ancienne datée de 1321.
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2299. Qant ‡Gavains l'ot, la color mue°,
2300. ke bien s'en fust aperceüe°
2301. cele se l'ëust esgardé° ;
2302. mais ne s'en a garde doné°
2303. de ce qu'il a päor ëu°.
2304. Il ne mëust ne pié ne bu°
2305. son cief en la fenestre ariere°.
Il faut noter que fenestre 2305 est dans M obtenu à partir de forestre corrigé par surcharge de o,
exponctuation du premier r et suscription de n. Les variantes non graphiques de A sont “2303 a ëu päor ; 2304 n.
meïst por .i. tor”.
En
conservant le texte de M, Il ne mëust ne pié ne bu, je
souhaite surtout attirer l'attention sur les difficultés du passage et la forte
divergence entre les manuscrits. VengRagF, par la force des choses, et VengRagR,
après corrections non assorties de justification, suivent tous deux le texte de A (où
la rime n'est pas en contradiction avec la langue de l'auteur). Mon texte oblige
à penser que bu° représente une unité de mesure. Mais cet emploi de
+bu est inconnu de la lexicographie. Je me demande si l'auteur n'aurait
pas écrit De ce qu'il a eü paor. Il ne meüst
ne pié ne dor Son c. ; le mot +dor, désignant une unité de
mesure, répondrait aux exigence du sens et de la rime. Je dois toutefois
signaler que Gilles Roques n'est pas convaincu par ma proposition.
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2343. Por l'amor de li me haroit° ;
2344. tantost li max me prenderoit°
2345. qui or me tient trestot d'esrés° :
2346. ja de cest mal n'arai .ii. més°
2347. se ‡Dex done qu'as poins le tiengne°.
Les variantes non graphiques de A sont “2344 me reprendroit ; 2345 tient trestos dervés (d’ues
manuscrit) ; 2347 d. que je le t.”.
En éditant Qui or me tient trestot d'esrés,
je souhaite surtout attirer l'attention sur les difficultés du
passage et les divergences entre les manuscrits. En fait, je ne comprends pas <desres> de M, dont la transposition
en d'esrés est désespérée. Dans VengRagR, il est corrigé en de pres, mais sans justification. Or le texte obtenu
apparie le produit de e ouvert avec celui de e fermé entravé, ce qui devrait être commenté. Au lieu de <trestot
desres>, A porte <trestos d’ues>. MF dans VengRagF corrigeait <d’ues> en de pres qu'il faisait rimer avec je
mes (rime impeccable, en e ouvert), en précisant “ie] über früheres .ii. geschrieben”. En réalité, A ne porte ni
<ie> ni <.ii.>, mais un étrange <.i.i.>. Si le texte originel avait en 2346 mes° "mets" (dans un emploi figuré qui
se retrouve passim dans la Vengeance Raguidel), avec quoi pouvait-il rimer ? Pourquoi les deux manuscrits ont-ils
un texte qui à nos yeux fait difficulté ?
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3898. Totes sont honïes fors une°,
3899. l'amie ‡Caraduel ‡Briés ‡Bras° :
/./.
Dans A, le nom propre est écrit “Caradeul Brief Bras” ; A ne comporte pas d'autre variante de sens pour
ces deux vers.
Voici des compléments à la note consacrée à Caraduel Briés Bras p. 385 de VengRagR. Sur le héros,
son nom, le cheminement du conte, on lira, de préférence dans l'ordre suivant, ParisCaradoc (rectifier ce qui est dit
de la Vengeance Raguidel p. 219), LotCaradoc (vigoureux prolongement de ParisCaradoc : Ferdinand Lot ne
ménage pas Gaston Paris), LoomisArthTrad, 49-50, et LoomisCaradoc. Aux mentions du personnage recensées
dans les textes français par ces études, par WestNames, et par Flutre, ajouter Caraduel qui but au cor dans Gautier
Le Leu, folio 63d du manuscrit BnF fr. 19152 (et voir GautLeuL2, p. 90) et ne pas oublier le long passage de
RenContrR t. 1, v. 4325 sq. où le nom devient Carados Brumbras.
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4047. lors si serons droit compagnon°.
4048. Amors nos ont mis o pegnon°,
/./.
Dans A, les variantes autres que purement graphiques sont “4047 Tant que soions d. ; 4048 A. vos o. m.
el broion”.
Dans VengRagR, le vers qui contient pegnon° est corrigé sans commmentaire d'après A en A. vos ont mis
o broion. Mais si le texte original portait broion°, qu'est-ce qui a pu inciter le copiste de M à changer ? Que
comprenait-il ? J'ai conservé pegnon, bien que je ne le comprenne pas, pour donner au mot une chance d'être
reconnu par de plus savants que nous et de trouver dans la lexicographie une place qu'il mérite peut-être.
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4227. ains retorne et dist : "C'est li fins° ;
4228. hui devenra li rois alfins°
4229. se j'ensi m'en vois escondis°."
Dans A, les variantes autres que purement graphiques sont “4228 d. cis r. ; 4229 j' manque”.
Au lieu de j'ensi, on lit iensi
dans VengRagR, commenté p. 96 comme résultant “probablement d'un
croisement de ensi avec issi”. Il faut savoir qu'en dehors de cette occurrence (si elle bien à lire iensi), l'adverbe
dissyllabique signifiant "ainsi" correspondant aux entrées du TL +ainsi et +issi ne se réalise dans M que sous les
formes ensi et issi. La 'loi rythmique', assez bien respectée dans la Vengeance Raguidel, exige entre Se atone et le
corps verbal un corps tonique. Ce corps est ensi dans A. Mais très souvent les impératifs de cette loi conduisent à
exprimer un pronom personnel sujet entre un mot joncteur atone et le corps verbal, au point que cela peut devenir
un automatisme de faire suivre ce joncteur par le pronom personnel sujet, tout en maintenant un autre corps tonique
entre ce pronom et le corps verbal (cf. les relevés de SkårupPremièresZones, 494 sq.). Or, ce type n'est pas
inconnu de VengRagR, cf. Se jo le ceval ocïoie 1033, Se je la vile ne devis 1768, Certes, se jo jamais vos voi 2536,
Et quant je lors nel demandai 2697 ; comme par ailleurs le scribe écrit <i> par exemple dans <iendoi> à éditer
j'en doi 788, je choisis de lire j'ensi.
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4964. Si ert haïs d'un chevalier°
4965. c'on apele ‡Guengasöain°,
4966. .i. fel, .i. traïtre maucain°.
A ne comporte pas de variante de sens pour ces trois vers. Les variantes graphiques et morphologiques
notables sont “4965 Guengasounain ; 4966 Uns fel uns traïtres maskain (Maska’i manuscrit)”.
Les autorités alléguées dans VengRagF et VengRagR ainsi que Gilles Roques (dans RoquesRag) ne
connaissent pas d'autre exemple de +macain en ancien français qu'ici et dans Benoît de Sainte-Maure. Il convient
d'ajouter makains de FlorenceW 4767 : Que isi m'a traïe mout est fel et makains (variante : f. e vileins). Cette
occurrence serait peut-être à verser au dossier d'une localisation de l'auteur de la chanson de Florence de Rome
dans l'Ouest, ou du moins d'un cheminement par l'Ouest de la tradition manuscrite. Axel Wallensköld décrit la
langue de l'auteur comme du “francien parlé dans la Champagne occidentale” (FlorenceW t.1 p. 77), mais avec des
arguments fragiles, et que me semblent contredire en particulier l'usage (attesté par la rime) de -ot à l'imparfait 3 et
la distinction de an et en à la rime. Notons que Gilles Roques a relevé dans FlorenceW le mot +parlance, qui nous
ramène à l'Ouest : voir Revue de Linguistique Romane 61 (1997), 284.
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4986. S'espee fu de tel acier°
4987. qu'escus ne aubers nel tenroit° ;
4988. si n'est elmes qui n'atendroit°
4989. contre s'espee s'il i fiert°,
4990. ne ja si durement fors n'iert°
4991. s'il i fiert, que nel truise tendre°.
Ce que j'ai transcrit aubers se lit <aub’ers> dans M. Dans A, les variantes autres que purement
graphiques sont “4986 Se glave f. ; 4988 n'e. elmet q. ja tenroit ; 4991 f. qu'il n.”.
Je vois dans atendroit° le subjonctif présent de +atendriier, qui est en harmonie temporelle avec fiert°
4989, même si Gdf, TL et FEW 13/1, 207b, ne connaissent pas d'emploi de ce verbe à propos d'objets concrets
(lorsqu'il s'agit de +cuer, il y a métaphore) ; VengRagR fait disparaître l'emploi en imprimant ja tenroit d'après A et
en s'abstenant de commenter.
§2. Abréviations et métagrammes.
La signification d'un certain nombre d'abréviations et métagrammes utilisés dans les présentes Notes est
donnée au §1 de la section “Présentation du texte” de VengRagP.
Voici la liste et la signification de ceux qui ne figurent pas à cet
endroit:
AmAmD = sigle du DEAF ;
BenTroieC = sigle du DEAF ;
BenTroieJ = sigle du DEAF ;
BorelTrésor = ce qui est siglé Bor 1655 dans le DEAF ;
Bueve3S = sigle du DEAF ;
DEAF = Baldinger (Kurt), Möhren (Frankwalt), directeurs, Dictionnaire étymologique de l'ancien
français, 1974- (la mention “sigle du DEAF” est à comprendre "sigle du DeafBiblEl") ;
DeafBiblEl = DEAF, Complément bibliographique, Version chantier électronique
www.deaf-page.de/ ;
DiStefLoc = sigle du DEAF ;
DurmG = sigle du DEAF ;
éd. = éditeur, éditeurs, éditrice ;
FEW = sigle du DEAF ;
FierL = sigle du DEAF ;
FlorenceW = sigle du DEAF ;
fr. = français ;
FroissChronAmiensDI t. 4 = Diller (George T.), éd., Froissart,
Chroniques. Livre I. Le manuscrit
d'Amiens Bibliothèque municipale n° 486. Tome IV, Genève (Droz) 1993 ;
FroissChron3D = sigle du DEAF ;
GaufreyG = sigle du DEAF ;
GautLeuL2 = sigle du DEAF ;
GaydonB = copie par Jean Subrenat du ms b (BnF fr. 15102) de Gaydon ;
GaydonG = sigle du DEAF ;
Gdf = sigle du DEAF ;
GdfC = sigle du DEAF ;
GerbMetzT = sigle du DEAF ;
GuillBretChronD = Delaborde (Henri François), éd., Œuvres de Rigord et de Guillaume le Breton /./,
tome premier, Paris (Renouard) 1882 ;
HelcanusN = sigle du DEAF ;
HuonR = sigle du DEAF ;
Lac = sigle du DEAF ;
Littré = Littré (Émile), Dictionnaire de la langue française /./, 7 vol., Paris (Gallimard-Hachette) 1964 ;
LotCaradoc = Lot (Ferdinand), “Caradoc et saint Patern”, dans Romania 28 (1899), 568-578 ;
LoomisArthTrad = Loomis (Roger Sherman), Arthurian Tradition and Chrétien de Troyes, New York
(Columbia University Press) 1949 ;
LoomisCaradoc = Loomis (Roger Sherman), “The Strange History of Caradoc of Vannes”, dans
MélMagoun, 232-239 ;
MélMagoun = Bessinger Jr. (Jess B.), Creed (Robert P.), éd., Medieval and Linguistic Studies In Honor
of Francis Peabody Magoun, Jr., Londres (George Allen and Unwin Ltd) ©1965 ;
MeraugisF = sigle du DEAF ;
MF = Mathias Friedwagner ;
ParisCaradoc = Paris (Gaston), “Caradoc et le serpent”, dans Romania 28 (1899), 214-231 ;
RenContrR = sigle du DEAF ;
RoquesRag = Roques (Gilles), compte rendu de VengRagR, dans Revue critique de philologie romane, 4-5 (2003-2004) ;
SalaTristM = Muir (Lynette Ross), éd., Pierre Sala, Tristan,
roman d'aventures du XVIe siècle, Genève
(Droz), Paris (Minard) 1958 ;
SkårupPremièresZones = Skårup (Povl), Les Premières Zones de la Proposition en Ancien Français.
Essai de syntaxe de position, Copenhague (Akademisk Forlag) 1975 ;
VengRagCorp = corpus de la Vengeance Raguidel constitué par VengRag et par l'ensemble des extraits de
BorelTrésor relatifs à la Vengeance Raguidel publiés dans VengRagR, 345-349 ;
VengRagR = sigle du DEAF ;
WestNames = sigle du DEAF ;
Ziltener = sigle du DEAF.
+ : collé devant un mot, ce signe marque soit que ce mot a statut de lexème du vieux français (à condition
qu'il appartienne à la nomenclature du TL), soit que le mot a statut de lemme du TL ; toute forme précédée de ce
signe est écrite dans la graphie des lemmes du TL (nature et emplacement des diacritiques compris) ;
‡ : dans les citations de VengRagP, ce signe est placé devant ce que j'interprète comme un nom propre ;
< > : les crochets brisés encadrent des adresses électroniques et des transcriptions diplomatiques de
manuscrits ;
/./ : indique que je pratique une coupure dans mes sources.
Date de mise à disposition sur le site : 13.01.2006
Dernière mise à jour: 27.01.2006
Pour toute question au sujet de ce site, veuillez vous adresser au
webmestre:
Laboratoire de français ancien
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