Les notices

L'édition des textes médiévaux, on le sait, est une démarche délicate dont les résultats ne plairont jamais à tous, chaque spécialiste ayant ses préférences, ses convictions. Ce qui importe est de rendre disponible l'ensemble des détails textuels et philologiques et de fournir des explications précises quant aux décisions éditoriales afin de permettre au lecteur non seulement de juger le mérite de l'édition mais encore de poursuivre ses recherches à partir de la matière présentée.

À cette fin et à l'instar de Lerond, nous faisons suivre chaque chanson (accompagnée d’une traduction littérale) d'une notice comprenant au minimum les 6 premières parties de la liste suivante :

  1. Sources manuscrites : description de la situation du texte dans les chansonniers, attributions et indications portant sur la présence ou l’absence de mélodie ;
  2. Editions antérieures : références de toutes les éditions qui ont paru jusqu'ici, pourvues de commentaires ;
  3. Classement des manuscrits, attribution de la chanson : analyse comparée et regroupement des versions manuscrites, réflexions sur l'attribution de la chanson ;
  4. Établissement du texte : justification du choix du manuscrit de base, discussion des problèmes rencontrés. Dans cette section nous nous penchons également, le cas échéant, sur les commentaires très détaillés offerts par les critiques de l'édition de Winkler, données dont nous avons pleinement profitée. Notons toutefois que leurs commentaires s'inscrivent dans une volonté de recréer l'Urtext [1] ;
  5. Interventions : liste des interventions avec explication ;
  6. Versification et stylistique : description des éléments formels et commentaires sur les aspects stylistiques remarquables. Le schéma des rimes et des mètres (la rime féminine étant marquée par l'apostrophe) est accompagné d'une indication du nombre de chansons 1) composées d'après le même schéma rimique et 2) construites sur le même schéma métrique répertoriés dans MW. Nous fournissons également le schéma mélodique d'après Spanke. Pour ce qui est des éléments stylistiques, nous ne visons pas à des analyses détaillées mais plutôt à une mise en relief des traits qui nous frappent comme peu communs ou particulièrement intéressants. Sous cette optique, les rimes riches et les rimes léonines, faciles à reconnaître, ne sont pas relevées. Quant à la nature des rimes, nous les considérons à l'intérieur de l'unité de la strophe à l'instar de Lepage (Fournival, p. 27) ;
  7. Langue : traits dialectaux, autres particularités linguistiques ;
  8. Interprétation / traduction (le cas échéant) : remarques sur la traduction (ambiguïtés, problèmes) ;
  9. Mélodie (le cas échéant) : références d'articles portant sur la mélodie ;
  10. Destinataire (le cas échéant) : indications historiques concernant la personne ou les personnes à qui la chanson est adressée ;
  11. Contrafacta (le cas échéant) : identification des contrafacta, commentaires.

Les parties se succèdent toujours dans l'ordre donné ci-dessus, numérotées de façon consécutive.


[1] À titre d'exemple, dans la chanson X Suchier corrigerait tous les endroits où la leçon de deux familles de manuscrits s'oppose à celle du manuscrit de base : « [...] überall, nämlich, wo zwei jener drei Gruppen zusammentreffen, wäre die von diesen gebotene Lesart in den Text zu setzen. » (p. 255).