Termes littéraires employés [1]

Césure : Coupe régulière 4 + 6 (décasyllabe a minori) ou plus rarement, 6 + 4 (décasyllabe a maiori). [2]
Césure épique : Coupe décasyllabique avec une 5e syllabe féminine élidée devant consonne [3].
Césure féminine élidée : Coupe décasyllabique avec une 5e ou 7e syllabe féminine élidée devant voyelle.
Césure lyrique : Coupe décasyllabique avec une 4e ou 6e syllabe féminine atone qui compte, tandis que l'accent à la césure est reporté à la 3e ou 5e syllabe.
Césure médiane : Coupe décasyllabique après la 5e syllabe.
Coblas capcaudadas : Schéma de rimes selon lequel la dernière rime d'une strophe est reprise comme première rime de la strophe suivante, tandis que d'autres rimes réapparaissent d'une strophe à l'autre, dans un ordre préétabli mais à une place différente.
Coblas redondas : Schéma de rimes selon lequel les rimes réapparaissent d'une strophe à l'autre, dans un ordre préétabli mais à une place différente. Les coblas redondas ne sont pas forcément des coblas capcaudadas.
Coblas subcapcaudadas [4] Schéma de rimes selon laquelle la dernière rime d'une strophe est reprise comme deuxième rime de la strophe suivante, ou l'avant-dernière rime d'une strophe est reprise comme première rime de la strophe suivante.
Coblas capfinidas : Reprise d'un ou plusieurs mots du dernier vers d'une strophe dans le premier vers de la strophe suivante.
Enjambement : Non-coïncidence entre pause métrique et pause verbale (grammaticale ou sémantique) [5].
Figures étymologiques : Catégorie quelconque de relations étymologique entre des mots-rimes, qu'ils riment mutuellement ou non : justice / juger, avoir / avons / a.
Rimes brisées : Accord vertical de rimes à la césure de deux vers successifs.
Rimes dérivées : Rimes qui sont grammaticalement ou lexicalement apparentées : traire / retraire, oublier / oublié.
Rimes grammaticales : Alternance de désinences masculines et féminines de mots-rimes étymologiquement apparentés.
Rimes homonymes : Accord formel de deux mots-rimes sans qu'il y ait synonymie : fin adj. / fin subst.
Rimes identiques : Accord total de deux mots-rimes synonymes et homonymes identiques.
Rimes internes Rimes placées à la césure.
Rimes léonines : Accord de deux rimes en deux syllabes avec ou sans consonne intermédiaire : colours / dolours, muer / tuer.
Rimes paronymes : Accord de deux rimes de façon qu'un mot court soit identique à la dernière syllabe d'un mot plurisyllabique, sans qu’il n’y ait aucune relation de parenté étymologique : mie / anemie.
Rimes riches : Accord d'au moins trois rimes y compris la consonne qui précède la rime : avoir / savoir / recevoir.


[1] Cf.  MW, Dragonetti. Nous adoptons en général les termes proposés par MW. L'examen des rimes se fait cependant à l'intérieur d'une même strophe, contrairement à MW.

[2] « ... les vers non césurés qui forment contraste avec les autres [...] La suppression de la coupe métrique régulière a évidemment une valeur expressive ... ». O. Ducrot et T. Todorov, Dictionnaire encyclopédique des sciences du langage (Paris, Editions du Seuil, 1972), p. 497. Il s'agit donc de la non-coïncidence entre la pause rythmique / métrique et la pause prosodique.

[3] Cf. Dragonetti, p. 493-4.

[4] Terme proposé par D. Billy dans L’Architecture lyrique médiévale: analyse métrique et modélisation des structures interstrophiques dans la poésie lyrique des troubadours et des trouvères (Montpellier, Section française de l'Association international d'études occitanes, 1989).

[5] Cf. Ducrot et Todorov, op. cit p. 242. Il est intéressant de noter que selon Frédéric Deloffre, c'est Ronsard qui, dans la seconde préface de la Franciade, a créé l'emploi du verbe enjamber au sens de « prolonger au-delà du vers » d'après l'expression « enjamber deux marches à la fois », tandis que le nom enjambement a été créé seulement au XVIIe siècle (Le vers français [Paris, Soc. d'édition d'enseignement supérieur, 1969], p. 120). La pratique était pourtant bien connue des trouvères.